Lumières du matin
Au lever du jour, les sous-bois m'appellent. Loin des villes, loin des bipèdes, ces créatures souvent si bizarres, qui s'imaginent au dessus de toute forme de vie sur terre, ne sachant écouter que leur pauvre nombril.
Au détour d'une allée forestière, un lièvre bondit.
Lumière sur la clairière.
Cette jeune pousse de fougère me fait penser à la rune de vie. Une prière païenne, toujours debout, face au soleil, les bras levés vers les mille glaciers du ciel.
Il ne faut jamais piétiner les fougères. C'est le domaine des fées.
Le pinson des arbres donne de la voix. Je suis sur mon territoire.
Sur son berceau de mousses, un petit sapin s'étire.
Retour à la maison.
Je l'aperçois, galoppant et bondissant dans ma direction. Le temps de m'arrêter, de prendre mon appareil, d'évaluer sa vitesse, la direction qu'il va prendre, d'attendre, plaqué contre le tronc d'un vieux chêne creux, de viser, à travers les arbustes de la haie.
Le voilà qui traverse la petite route, à une vingtaine de mètres devant mon objectif, à toute allure.