Matin givré
Partons sur les chemins givrés, au lever du jour.
Personne, pour le moment. Joie intérieure d'une solitude divine.
Mon âme, païenne naturellement, s'élève en contemplant le retour du soleil.
La mésange bleue chante, tournée vers la lumière, dans les roseaux recouverts de givre.
Un vol de canards colverts passe au dessus d'un étang.
Ajonc givré, liqueur de liberté.
Oiseau de lumière, messager des dieux, la corneille noire déjeune dans l'herbe blanchie.
Je retrouve mes petites mouettes rieuses, discrètement agenouillé sous un gros chêne vénérable. Des aboiements.
Un petit roquet me fonce dessus, non tenu en laisse et ayant visiblement échappé au contrôle de monsieur. Je pousse ma gueulante. Comme d'habitude : mais oui, il est bien éduqué, il ne ferait pas de mal à un petit oiseau, et blablabla !
Le charme est rompu. Je rentre.
Dans mon jardin, une grive musicienne m'accueille. Il est déjà dix heures, je vais faire pour midi des patates sautées, lardons fumés, tomates, échalotes de Roscoff ...