Careil
Une fois n'étant pas coutume, c'est en milieu d'après-midi que je m'installe dans l'observatoire pour affûter et observer les oiseaux. J'y resterai jusqu'au coucher du soleil.
Peu avant l'arrivée de cette très belle grande aigrette, j'entends des cris, des rires, des bruits de cavalcade. Un groupe de gras-du-bide et bas-du-front fait irruption. Sans me retourner, je leur lance un " Silence, merde ! " entre les dents. Je leur balancerais bien un bon coup de 150-600 mm à travers le caisson, mais je tiens à mon matériel. De toute façon, ils s'en vont, et c'est tant mieux.
Plus sympathique, l'arrivée d'une gamine armée d'une paire de jumelles et accompagnée par son grand-père venu pour lui apprendre à donner un nom aux oiseaux. La vraie vie des gens qui savent vivre, loin du bruit. Un bon moment, à discuter à voix basse, d'oiseaux, de photo ...
Sortie de l'observatoire. La lumière commence à distiller l'or. Des vanneaux huppés virevoltent à côté de nombreux pluviers dorés.
Au fond, vers l'ouest, des centaines de hérons garde-boeufs semblent attendre le retour des vaches demain matin, dans un pré voisin.
L'or du soir sur la crinière d'un cheval breton.
La Lune est levée. L'heure des êtres de la nuit approche.