L'archipel des fous

Sortie photo dans l'Archipel des Sept-Îles. Sept îles ? Encore un exemple de mauvaise traduction-francisation abusive de l'administration. Ar Jentilez, compris " Ar Sentilez " = 7 îles, évidemment, même s'il n'y en a que cinq : Enez Bonno / Bono, Enez Plad / Île Plate, Enez ar Breur / Île aux moines, Melbann / Malban, Riouzig / Rouzic. Sans compter de nombreux îlots.
Les macareux moines font bon ménage avec les pingouins tordas.

Les petits pingouins, ou pingouins tordas volent très bien et sont d'excellents nageurs. Ils adorent aussi faire la sieste sur des rochers bien exposés, au dessus des vagues, comme ici. Ne pas confondre avec les manchots, en anglais penguin, du gallois pen gwyn (breton penn gwenn), allusion à la couleur blanche de leur tête, en fait de leur face.

Bienvenue chez les fous. Ils sont ici, comme d'autres espèces en Bretagne, à la limite sud de leur aire de répartition, ou espace vital. Ce sont les plus grands oiseaux de mer d'Europe, dont l'envergure peut aller jusqu'à 1,80m. Plongeurs " fous " amateurs de poissons et de céphalopodes, ils vivent en colonies si denses que vues de loin, on a l'impression de voir un névé ou un glacier.

L'envol du fou de Bassan. Il est capable de parcourir près de 500 kilomètres par jour pour chercher sa nourriture. 

Ce n'est pas un hasard si le macareux moine, oiseau nordique par excellence et ici aussi à la limite méridionale de son aire de répartition, est devenu l'emblème de la Ligue pour la Protection des Oiseaux. En 1912, lassés de voir des hordes de touristes affluer aux Sept-Îles pour des " safaris" organisés par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, exaspérés de voir des excités de la queue-de-détente venir en bateau faire des massacres de macareux, les habitants, avec le soutien d'un certain lieutenant Hémery, fondèrent la LPO, qui naturellement prit le macareux pour emblème.
En septembre 1912 est née la Réserve naturelle des Sept-Îles.

L'archipel est aussi l'un des sites majeurs de reproduction du phoque gris en Bretagne. Des études ont montré que les phoques gris bretons avaient tous des liens de parenté avec ceux de Cornouailles, du Pays de Galles, d'Irlande, d'Ecosse. L'interceltisme, ça marche aussi pour ces mammifères marins, qui parfois, par temps de brume, peuvent être pris pour des sirènes se prélassant sur de doux matelas de goémon. Il est vrai que les gens de mer ne boivent pas que du thé, et comme me l'a dit un jour un Ecossais lors d'une dégustation de whisky : Water is for the fishes.

Comments

[Ruff Roland]

Une très belle série, toujours un plaisir de voir les photos de notre sortie

[Alain Auffret]

un bonheur d'avoir participé à cette sortie !